Manger en fonction de son groupe sanguin ?
Qu’est-ce que c’est que ça encore ?
Vous en avez marre d’entendre des choses farfelues ?
Moi aussi.
Et si on explorait l’alimentation en fonction du groupe sanguin, aujourd’hui ?
Le régime selon le groupe sanguin, popularisé par le Dr Peter D’Adamo, propose que chaque groupe sanguin (O, A, B, AB) aurait des besoins alimentaires spécifiques basés sur l’évolution des groupes et leur lien avec des modes de vie anciens (chasseurs, agriculteurs, etc.).
Par exemple :
- Groupe O : régime riche en protéines animales, peu de céréales, éviter les produits laitiers et farines transformées.
- Groupe A : régime végétarien, beaucoup de légumes, éviter la viande rouge.
- Groupe B : régime plus équilibré, tolère viande, produits laitiers, mais éviter poulet et maïs.
- Groupe AB : un mélange des recommandations pour A et B.
Cependant, les preuves scientifiques sérieuses manquent pour appuyer cette théorie. Plusieurs études ont examiné ce régime et n’ont trouvé aucun lien clair entre groupe sanguin et bénéfice nutritionnel spécifique.
Notons quand même que certaines personnes peuvent ressentir un mieux-être en suivant ces recommandations — sans que ce soit forcément dû au groupe sanguin lui-même (effet placebo, meilleure hygiène de vie globale, etc.).
Ca vaut qu’en même la peine de regarder de plus près.
Bien que cette approche ait gagné en popularité grâce au livre Eat Right 4 Your Type de Peter D’Adamo, les recherches scientifiques actuelles ne soutiennent pas ses fondements.
https://www.healthline.com/nutrition/the-blood-type-diet-review
Que dit la science sur le régime du groupe sanguin ?
Une revue systématique publiée en 2013 dans The American Journal of Clinical Nutrition a examiné les études disponibles et a conclu qu’il n’existe aucune preuve scientifique validant les bénéfices pour la santé des régimes basés sur le groupe sanguin.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23697707/
Une autre étude de 2014 publiée dans PLOS ONE a analysé les effets des régimes alimentaires sur les facteurs de risque cardiométaboliques en fonction du génotype ABO. Les résultats ont montré que les bénéfices observés n’étaient pas liés au groupe sanguin des participants.
Et concernant le groupe O spécifiquement ?
Le régime du groupe sanguin suggère que les individus de groupe O devraient éviter les farines et sucres transformés. Cependant, cette recommandation s’aligne avec les conseils nutritionnels généraux qui préconisent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés pour tous, indépendamment du groupe sanguin. Les bénéfices observés en suivant ces recommandations sont donc probablement dus à une alimentation plus saine en général, plutôt qu’à une adaptation spécifique au groupe sanguin.
En résumé :
- Les régimes basés sur le groupe sanguin manquent de fondement scientifique solide.
- Les améliorations de santé observées sont probablement liées à une alimentation plus équilibrée et moins transformée, bénéfique pour tous.
- Il est préférable de suivre des recommandations nutritionnelles basées sur des preuves scientifiques et adaptées à tes besoins individuels.
Et là, vous vous dites sûrement : « Elle a pondu tout ça pour rester dans le flou à la fin de l’article ? » Hhh. Restez ! Ce n’est pas fini. Parce qu’ici je pousse la réflexion plus loin que l’ombre des “on dit”. Et parce que je déteste la frustration que je ressens, lorsque je me pose des questions qui restent sans réponse.
Même si le régime des groupes sanguins n’est pas scientifiquement validé dans son ensemble, cela ne signifie pas que les différences physiologiques entre individus (y compris liées au groupe sanguin) sont sans effet. Voici comment on peut expliquer les différences de tolérance :
1.Groupe sanguin et système immunitaire
Le groupe sanguin (A, B, AB, O) détermine certains antigènes présents à la surface des globules rouges, mais aussi sur d’autres cellules du corps, comme celles du système digestif. Cela peut influencer la manière dont certains aliments sont reconnus ou traités par l’organisme.
- Par exemple, les personnes de groupe O produisent plus souvent de l’acide gastrique, ce qui peut influencer la digestion des protéines ou des glucides.
- Le groupe A est parfois associé à une digestion plus lente et une meilleure tolérance aux glucides complexes.
Mais ce sont des tendances générales, pas des lois biologiques strictes.
2.Inflammation et réponse individuelle
L’inflammation chronique provoquée par les farines et sucres raffinés est bien documentée chez tout le monde, mais certaines personnes, indépendamment de leur groupe sanguin, peuvent être :
- Plus sensibles au gluten ou aux additifs alimentaires (intolérance non coeliaque).
- Prédisposées à un syndrome métabolique (résistance à l’insuline, surpoids, etc.) qui peut aggraver les effets de ces aliments.
Donc si un groupe O ressent plus d’inflammation ou d’intolérance, il se pourrait que :
- Ce soit une coïncidence statistique (plus de groupe O dans la population, donc plus de cas).
- Ce soit dû à un facteur génétique ou épigénétique autre que le groupe sanguin.
- Ce soit lié à l’ensemble du mode de vie (activité physique, microbiote, stress, etc.)
3.Microbiote intestinal
Des études récentes suggèrent que le microbiote (ensemble des bactéries dans l’intestin) peut interagir avec le groupe sanguin, ce qui pourrait moduler la réponse aux aliments.
- Le microbiote influence l’absorption des sucres et la réaction inflammatoire.
- Certaines bactéries sont plus abondantes chez des personnes d’un groupe sanguin donné, ce qui pourrait modifier la tolérance à certains aliments.
Dans ce cas-là, pourquoi certaines personnes, notamment celles du groupe sanguin O, semblent-elles réagir différemment aux farines et aux sucres transformés, avec plus d’intolérances ou d’inflammation ?
Bien que le régime basé sur le groupe sanguin ne soit pas scientifiquement validé, il existe des pistes pour expliquer ces différences individuelles.
Les effets des glucides raffinés sur l’inflammation
Les glucides raffinés, tels que les farines blanches et les sucres ajoutés, sont associés à une augmentation de l’inflammation chronique. Une étude de 2024 a révélé que la consommation de glucides raffinés contribue à l’hyperglycémie et à l’hyperinsulinémie, favorisant ainsi une inflammation de bas grade et augmentant le risque de maladies cardiovasculaires .
De plus, une revue systématique a montré que les régimes riches en sucres transformés et en amidons raffinés favorisent une inflammation chronique de bas grade.
Le rôle du groupe sanguin dans la réponse inflammatoire
Bien que le régime du groupe sanguin ne soit pas soutenu par des preuves solides, certaines études suggèrent que le groupe sanguin ABO pourrait influencer la susceptibilité à certaines maladies inflammatoires. Par exemple, des recherches ont indiqué que le groupe sanguin peut être associé à des différences dans la réponse immunitaire et l’inflammation.
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9783362/
Cependant, il est important de noter que ces associations ne prouvent pas une relation causale directe entre le groupe sanguin et la tolérance aux glucides raffinés.
Autres facteurs influençant la tolérance aux glucides
Outre le groupe sanguin, plusieurs facteurs peuvent expliquer les différences individuelles dans la tolérance aux farines et sucres transformés :
- Microbiote intestinal : La composition du microbiote peut varier d’une personne à l’autre et influencer la digestion et la réponse inflammatoire aux aliments.
- Génétique et épigénétique : Des variations génétiques peuvent affecter la manière dont les individus métabolisent certains nutriments.
- Mode de vie : L’activité physique, le stress et d’autres habitudes de vie peuvent moduler la réponse de l’organisme aux glucides raffinés.
Conclusion :
Bien que certaines personnes du groupe sanguin O rapportent une sensibilité accrue aux farines et sucres transformés, les preuves scientifiques actuelles ne confirment pas une relation directe entre le groupe sanguin et la tolérance à ces aliments. Les différences observées sont probablement dues à une combinaison de facteurs, notamment le microbiote intestinal, la génétique et le mode de vie.
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9783362/
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